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utiliser des noms qui sont plus inclusifs #22

Open aammd opened 2 years ago

aammd commented 2 years ago

Les noms utilisés dans ce document et dans de nombreux autres documents du CSBQ tentent d'inclure à la fois les hommes et les femmes, avec des expressions telles que "un présentateur ou une présentatrice", ce qui est clairement une bonne idée ! Cependant, je suggère un remplacement par des formes comme "participant.e.s" ou "présentat.eur.rice". C'est plus concis et, surtout, cela inclut les personnes ayant une identité de genre non-binaire.

pedrohbraga commented 2 years ago

Salut, @aammd. Merci d'avoir ouvert cette discussion.

Dans les documents du cadre des ateliers R du CSBQ, nous avons suivi les recommandations officielles du Bureau de la traduction du Gouvernement du Canada et de l’Office de la langue française du Québec au sujet des stéréotypes sexistes dans nos communications et nos documents.

Les deux procédures majeures que nous suivons sont:

Dans ce document, il est fortement déconseillé d’avoir recours aux parenthèses, au trait d’union ou aux barres obliques pour l’inscription du féminin (e.g. "les étudiant(e)s", "les employés(es)", "les chercheu.r.se.s"). Le raisonnement étant lié à la nuisance à la clarté de la communication que ces formes télescopées ne pas conformes aux règles grammaticales causent (entre autres pour les personnes dyslexiques, celles dont la langue maternelle n’est pas le français ou encore celles ayant recours à une application d’assistance de lecture). Comme il est essentiel pour nous d'avoir une communication claire et fluide autant de le cadre pédagogique de nos ateliers, ainsi que dans nos instructions, nous évitons d'utiliser ces formes ou des néologismes et nous écrivons les formes masculines et féminines au long.

Les formes télescopées (comme "participant.e.s" ou "présentat.eur.rice" dans votre exemple) sont des néologismes inclusifs vers les formes masculin et féminin, mais elles ne sont pas nécessairement non-binaires (ou neutres).

Pour traiter de la neutralisation des textes, au lieu d'utiliser des néologismes, il est recommandé d'utiliser une rédaction épicène (par l'OLFQ et les Universités du Québec), à travers de l'utilisation des termes génériques (comme "personnel" ou "direction") et de la priorisation des formules impersonnelles (comme "êtes-vous au doctorat?" au lieu de "êtes-vous un étudiant ou une étudiante au doctorat?") et des formules actives (comme "nous vous conseillons d'utiliser R pour tester vos hypothèses" au lieu de "vous êtes conseillés et conseillées d'utiliser R").

Ces recommandations devraient être systématiquement appliquées à tous les ateliers et matériels de la série d'ateliers R du CSBQ. Nous aborderons cette discussion lors de notre prochaine réunion, afin d'établir un plan pour développer des directives contenant ces politiques d'écriture et un plan sur la façon de les appliquer.

(Cette réponse a été rédigé aussi par @katherinehebert.)

salix-d commented 2 years ago

Cependant, ces recommandations ne semble pas avoir été bien suivies; "L'emploi de termes génériques et de tournures neutres" ne semble pas avoir été considéré dans la plupart des cas.

Dès la deuxième ligne sous le titre du document, on peut lire

Nous sommes heureux de vous avoir dans notre équipe !

Alors que, sachant que votre équipe n'est pas composée uniquement de personnes utilisant des accords masculins, on pourrait facilement lire :

C'est un plaisir de vous avoir dans notre équipe !

Ce qui est neutre et moins encombrant que le doublet "heureux et heureuses".

Ensuite, si vous allez à la section 3.4, la première phrase utilise des doublets, mais le reste n'est qu'au masculin :

Quand vous assumez le rôle d’assistant ou d’assistante pendant les ateliers :

Soyez attentifs et prêts à couper le son des participants qui ont laissé leur microphone allumé par inadvertance et qui émettent des bruits qui interfèrent avec les instructions de l’atelier ;

Dans certaines sections, comme la précédentes, il n'y a pas de doublets du tout.

Je comprends que ça fait long écrire "des participantes et participants" à chaque fois, mais dans plusieurs cas le mot pourrait simplement être remplacer par "personnes" ou "personnes participantes" si leur participation est cruciale pour comprendre le contexte. Je comprends aussi que certaines des phrases peuvent sembler difficiles à écrire de façon neutre, mais ce n'est qu'une question d'habitude. Par exemple :

Les instructeurs devraient se considérer comme des étudiants pendant le processus d’apprentissage, et être attentifs à leur méthode d’enseignement et de communication, ainsi qu’à la manière dont elle affecte l’apprentissage des étudiants ;

pourrait être remplacé par :

Il est souhaitable de se considérer comme élève pendant le processus d’apprentissage, et de prêter attention à sa méthode d’enseignement et de communication, ainsi qu’à la manière dont elle affecte l’apprentissage ;

(Il est implicite que l'apprentissage se fait par les personnes participant à la formation, je ne crois donc pas que la clarté soit diminuée en enlevant ces mots)

Il serait aussi possible serait d'utiliser "vous" (qui est déjà utiliser dans une partie du texte) plus souvent. Puisque ces directives s'adressent aux personnes voulant donner les formations, ça pourrait facilement remplacer "instructeurs et instructrices" et "assistants et assistantes" dans les parties les concernant.

Pour ce qui est des formes télescopées, elles ne sont certes pas parfaites, mais elles sont définitivement plus inclusives des personnes non-binaires que les doublets. D'ailleurs, la majorité des personnes non-binaires utilisent ces formes à l'écrit pour parler d'iels-mêmes lorsqu'une formulation épicène n'est pas disponible ou évidente. Certaines les utilisent même à l'oral (on prononce le point médian comme une pause, puis la syllabe qui suit; les s sont muets comme dans tous autres mots).

Quant à ses problèmes d'accessibilité, il n'y a pour l'instant aucune étude montrant que c'est plus difficile pour les personnes dyslexiques (et ce point semble ignorer qu'il y a des personnes non-binaires dyslexiques qui aimeraient bien ne pas être exclues d'un texte à cause de leur condition...).

Pour les applications d’assistance de lecture, les mots sont généralement prononcés comme à l'oral "participant-pause-e". Certes, au pluriel elles disent aussi le 's', mais ça n'enlève rien à la clarté. Cela peut prendre un temps pour s'y habituer, mais c'est la même chose pour la lecture ou son usage oral. Le problème est plutôt que certaines applications vont lire le point médian comme "point médian" au lieu d'une pause ce qui, surtout s'il y en a plusieurs dans une même section, peut devenir fatiguant. J'ai bien hâte que ces applications s'améliorent! C'est d'ailleurs loin d'être leur seul défaut (essayez de lire un article scientifique avec des citations à presque toutes les phrases ou un livre avec des expressions mathématiques).

Entre temps, privilégier son utilisation avec parcimonie ou l'écriture neutre serait une alternative pour rendre le texte plus inclusif qu'avec les doublets et l'utlisation du masculin par défaut.

Je comprends qu'il y a peut-être une pression pour utiliser les recommandations du Bureau de la traduction du Gouvernement du Canada et de l’Office de la langue française du Québec pour la publication de ces documents, cependant, je dois noter que

  1. les personnes non-binaires n'y sont pas mentionnées une fois; je doute fortement que l'on nous ait pris en considération lors de son écriture. D'ailleurs, les guides d'écritures inclusives qui nous prennent en considération prioritise l'écriture épicène ou neutre avant l'utilisation des doublets justement parce que ça inclut plus de gens.
  2. L'inclusion du pronom 'iel' dans le dictionnaire Le Robert l'année dernière a été précédé par son utilisation par des personnes non-binaires dans la vie de tous les jours mais aussi dans des ouvrages publiés comme les BD de Sophie Labelle.
katherinehebert commented 2 years ago

Salut, @salix-d!

Merci d’avoir amené ces points et pour votre réponse détaillée!

Il y a en effet plusieurs instances dans le protocole pour la présentation et le développement des ateliers qui ne conforment pas au langage inclusif que nous avons comme responsabilité d’utiliser. Nous avions malheureusement manqué d’attention à cet égard, et souhaitons corriger ceci aussitôt que possible. Nous nous excusons pour ces inconsistances, et pour tout sentiment d’exclusion qu’elles ont causé.

Nous avons eu une rencontre hier pour développer une stratégie pour que nos communications et notre documentation pour les ateliers R utilisent un langage inclusif de manière consistante, pour remédier aux points que vous avez soulevé. Nous allons discuter avec le comité EDI du CSBQ pour nous guider dans le développement de cette stratégie. Nous sommes conscients du temps et des efforts que vous dédiez pour vous assurer que votre communauté adopte des actions inclusives (dans ce cas, en ce qui concerne la communication). Nous vous invitons à participer dans les discussions qui suivront si cela vous intéresse!

Nous avons, pour commencer, convenu qu’une écriture épicène est plus appropriée que l’utilisation des doublets pour la série d’ateliers R, et que nous devrions implémenter ces changements aussitôt que possible dans nos documents, communications, et dans le matériel des ateliers.

Nous prêterons une attention particulière pour assurer que nous utilisons des termes comme ‘équipe de présentation, développement, coordination’, et ‘membres du CSBQ’ pour désigner les personnes qui contribuent à la série d’ateliers. Nous avons, d’ailleurs, abordé la révision de protocole pour la présentation et le développement des ateliers à l’aide de vos suggestions (#23), ainsi que notre fiche d’inscription pour la présentation des ateliers de cette session (https://bit.ly/3vUruxC) et notre site web (https://github.com/QCBSRworkshops/QCBSRworkshops.github.io/pull/17, encore en cours de révision).

Nous exigerons aussi à toute personne qui participe à la série d’ateliers R du CSBQ de suivre notre politique de communication.

Bien que ces changements demandent du temps à implémenter et vérifier dans nos communications et nos documents, nous nous engageons à prêter beaucoup plus d’attention au langage que nous utilisons.

Merci encore d’avoir soulevé ces points et d’avoir encouragé cette réflexion! Nous veillerons à ce que le temps que vous avez consacré à cette initiative soit bien investi dans la série d'ateliers R du CSBQ.

(Cette réponse a été rédigée par @pedrohbraga et moi, à la suite de discussions avec toute l'équipe de coordination.)