Open Benjamin-Boisserie-ABC opened 1 year ago
le cas du biogaz s'assimile à l'électricité verte les centrales de méthanisation ne sont pas équipées de capacités de stockage
On ne peut pas écarter les différences entre réseau électrique et réseau de gaz en invoquant juste l'absence de capacités de stockage sur les mini-sites de méthanisation. Le stockage se fait au niveau du réseau.
De la même façon, si on imagine un réseau électrique qui aurait une capacité de stockage suffisante pour absorber l'intermittence des éoliennes et solaires (c'est le cas de tous les scénarios impliquant une part dominante d'ENR), ces capacités de stockage ne seraient pas sur ces mini-sites, mais au nivreau du réseau : des STEP en premier lieu, d'immenses fermes de batteries, etc.
Avec 130 TWh, ces réserves, qui ont atteint un "niveau supérieur à la moyenne des dernières années", représentent "environ 2/3 de la consommation hivernale des PME et des particuliers" en France, détaille-t-elle. Source
Les capacités de stockage sont ainsi conséquentes, incomparables à celles du réseau électrique, qui sont à ce jour ridicules.
se trouvent à l’inverse à proximité d’autoroutes du gaz afin de pouvoir injecter le gaz directement dans le réseau
Il faudrait définir "proximité" et "autoroutes", parce que certains méthaniseurs d'injection semblent assez éloignés du réseau de gaz, et très éloignés des autoroutes.
https://openinframap.org/#7.39/48.174/-2.201/O
J'imagine qu'il n'y a pas eu confusion avec les "terminaux méthaniers" qui concernent le GNL, et qui sont donc dans les grands ports de France, eux en effet bien connectés aux "autoroutes" du gaz
Ici on peut voir que la grand majorité du territoire, hors montagnes, est raccordable au réseau pour injection.
On peut voir aussi que les capacités de stockage de gaz semblent réparties sur tout le territoire.
Les trois quarts restant sont répartis sur 14 sites de stockage éparpillés sur tout le territoire et opérés par Storengy, dans des sites souterrains naturels tels que des nappes aquifères.
l'ADEME met en avant que le FE biogaz existe dans l’optique de répondre au besoin de certains industriels étant en connexion directe avec une centrale de méthanisation (et donc en autoconsommation)
As-tu la référence vers cette source ? Là comme ça, il me parait étonnant qu'un industriel décide de reposer sur un approvisionnement 100% biogaz, et doivent fermer l'usine en cas de problème car coupé du réseau de gaz national. Or, s'il s'agit d'un mix, on a alors le même problème que pour le réseau en général, qui est aussi un mix, avec achat de garanties d'origine.
Étant donné les certificats vendus aux particuliers, il y a bien une quantité significative de gaz naturel qui est dédiée (certifiée) pour les particuliers. À moins que l'on se fourvoie complètement sur le sujet des garanties, et qu'elles seraient en fait pas du tout fiables ? Dans ce cas, il faut qu'on le justifie précisément.
Nous avons déjà intégré dans le facteur d'émission et la documentation de NGC le problème de l'incompatibilité d'un facteur très réduit, pour lui privilégier l'autre 2x plus important.
Pour des questions méthodologiques, cette approche n’est pas compatible avec la logique de construction des facteurs d’émissions de la Base Carbone® et ne peut être utilisée pour la réalisation d’un bilan d’émissions de GES. Ainsi, des travaux complémentaires ont été menés aboutissant à une mise à jour de l'Analyse de Cycle de Vie en 2020 [144] et à un facteur d’émissions de 44,1 gCO2e / kWh PCI. Cette dernière valeur traduit l’impact GES induit par la production d’un kWh de biométhane, contrairement à la valeur de 23,4 gCO2e / kWh PCI issue de la précédente étude, qui traduit l’impact global de la filière de méthanisation et injection, intégrant impacts induits et réductions d’émissions de GES apportés par cette filière.
Est-ce que le comité scientifique a travaillé sur la base de l'analyse qu'on avait déjà effectuée sur le sujet :thinking: ? https://nosgestesclimat.fr/documentation/logement/gaz/biogaz
il convient d'expliquer en réalité que le FE gaz naturel que l'on utilisait jusque là est en réalité le FE "réseau" qui contient du gaz fossile et une fraction plus ou moins importantes de biogaz
Oui c'est un bon point, on peut améliorer sa description, mais avec deux limites :
/!\ Point de vigilance : les auteurs utilisent dans leurs calculs, un facteur d’émission du biogaz comptabilisant différentes émissions évitées (ce qui le rend, en l’état, non éligible à la Base Carbone®). Compte tenu de la faible part de biogaz dans le réseau en 2015 (0,02%), ces choix n’ont toutefois aucune incidence sur le poids carbone final du « mix méthane » d’où la validation du FE global « gaz naturel ».
il convient de modifier la prise en compte du biogaz pour ne plus avoir une question dans le volet "Mesure" mais dans le volet "Action". Afin de ne pas supprimer purement et simplement la question, il me parait intéressant de la décaler dans le volet Action.
Je ne comprends pas trop pourquoi le déplacer dans la section "action" résoudrait le problème : soit on considère que l'application du facteur d'émission biogaz est correct, soit il ne l'est pas, et dans ce cas-là il faut l'éviter (au moins pour l'instant)
Le sujet n’est pas ici le stockage du gaz à l’échelle nationale. Ce dernier a lieu et je te remercie pour le travail détaillé que tu as fourni mais mon bullet point portait bien uniquement sur le stockage en local au niveau des méthaniseurs qui lui n’existe pas. Nous nous sommes manifestement mal compris sur le sujet.
Mais même si ce stockage a lieu à l’échelle nationale, le sujet n’est pas là. Le sujet est une question purement de comptabilité carbone. La philosophie que suit la méthode Bilan Carbone® ainsi que les principes de comptabilité carbone française repose sur l’approche "location based" qui se veut représenter la réalité physique des flux physiques et non les réalités de marché (approche "market based"). Cette réalité physique fait qu’il est impossible de faire la différence entre une molécule de CH4 issue d’un méthaniseur ou de gaz fossile au sein du réseau. Ainsi, lorsqu’on s’approvisionne via le réseau de « gaz naturel standard » (et même si l’on souscrit un contrat biogaz avec garantie d’origine), il convient donc d’utiliser le FE gaz naturel qui est en réalité un FE mix national (ce qui n’est pas clair j’avoue) et non pas d’utiliser le FE biogaz qui lui est destiné à des connexions via des réseaux « fermés » (car dans ce cas la réalité physique du réseau fait qu'on est sûr de transférer du biométhane).
Ainsi dans son dernier COGO (version provisoire en attente de validation toutefois), à la question « n’est-il pas pertinent d’intégrer les garanties d’origine ? » l’ADEME répond que non et que « le système proposé sera identique à celui de l’électricité verte c’est-à-dire via un FE « mix national ») ». Il est rajouté que par ailleurs, « compte tenu de l’augmentation attendue de la part de biogaz dans le mix d’approvisionnement, un FE « annuel » du gaz réseau pourrait être estimé par l’ADEME en s’appuyant sur les mises à jour d’ACV (tous les 4 / 5 ans) et sur la proportion de biogaz ».
Je ne comprends pas trop pourquoi le déplacer dans la section "action" résoudrait le problème : soit on considère que l'application du facteur d'émission biogaz est correct, soit il ne l'est pas, et dans ce cas-là il faut l'éviter (au moins pour l'instant)
En revanche, cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas valoriser la souscription d’un contrat biogaz dans le volet action en parlant notamment d’émissions évitées (via un calcul avec le FE biogaz) en expliquant que cela permet de diminuer le FE du mix national. Une telle action mettrait ainsi en avant l’intérêt de faire grandir la part de biogaz dans le mix national (0,47% en date de 2020) tout en insistant sur les limites déjà identifiées dans les discussions (gisement insuffisant, privilégier le biogaz pour les usages n'ayant pas d'alternatives, passage à l'échelle avec externalités négatives potentielles avec en premier lieu un usage du sol à finalité énergétique, etc.)
Je mets un lien vers une discussion du forum de la Base Carbone portant sur ce sujet de biogaz. Le dernier message de Laurent Dumergues, administrateur de la Base Carbone® résume bien la vision "location based" que suit la comptabilité carbone française. Même si sa réponse a trait à l’échelle organisation, il n’y a aucune raison de ne pas suivre l’approche location based pour la comptabilité carbone individuelle.
l’approche "location based" qui se veut représenter la réalité physique des flux physiques
J'ai bien compris le principe de base des garanties d'origine qui sont justement présentes car le gaz est mélangé dans le réseau national. Mais adopter un tel principe de rigueur sur les flux physiques dans le cadre de la comptabilité individuelle de consommation, qui est celle adoptée dans NGC, aurait des conséquences sur beaucoup d'autres sujets ! Beaucoup d'attributions du calcul actuel sont des contrats sociaux qui s'éloignent très largement des seules réalités physiques. Le seul principe de l'amortissement, très largement utilisé tord le principe des flux physiques. L'attribution à plusieurs individus de l'empreinte d'un véhicule, également, à sa manière. L'attribution d'une part des services sociétaux, constante, détachée des consommations réelles ou des financements via les prélèvements publics, est encore un autre exemple de contrat social que nous établissons pour donner sens à la comptabilité individuelle.
Ces deux sources, le COGO (qui d'ailleurs inclut des mises à jours qui devraient conduire à des changements de notre côté j'ai l'impression, j'en parle plus loin) et la discussion sur le forum base carbone (merci pour ces sources !) concernent à ma connaissance la comptabilité de l'entreprise. Comme soulevé ci-dessus, je crois qu'une grande partie des choix que nous faisons ici dans la perspective d'une comptabilité individuelle sont inédits et forcément différents, même si évidemment ils s'en nourrissent.
Pour en revenir au sujet du gaz, l'approche flux physiques nous conduirait même je crois à considérer un facteur d'émission par région. La production du biogaz étant très inégale, physiquement, on peut s'attendre à ce que les consommateurs de gaz bretons consomment bien plus de biogaz que d'autres régions. On verrait donc la nécessité d'établir un contrat social de répartition. Or, ce n'est pas a priori ce que l'on veut envoyer comme message dans un pays aussi unifié.
Pour en revenir au biogaz et aux garanties d'origine : même s'il s'agit d'une notion de contrat d'allocation des émissions, tout comme de nombreux autres exemples cités plus haut, le principe des garanties d'origine et en particulier son application au biogaz reste particulier, est sans pareil strict dans le reste des postes de NGC. Il faut bien admettre que signer un papier, et payer un surcoût pour ce faire, cela reste un mécanisme inédit :+1:.
De plus, nous n'avons pas encore parlé du fait que les méthaniseurs sont, à ma connaissance, financés par l'État de façon significative par rapport au financement via les garanties d'origine. Il serait intéressant de le chiffrer en proportion, car ce serait une raison de plus d'allouer leurs bénéfices à l'ensemble de la population.
Donc encore une fois : je ne suis pas contre le fait d'acter qu'on ignore les garanties d'origine dans NGC, mais la justification ne me semble aujourd'hui pas suffisante. On peut l'enlever du calcul, mais le garder et justifier sa suppression. Puis mieux prioriser, en particulier au vu des implications que ce choix a sur le reste des postes, un effort plus global sur une méthodologie empreinte climat individuelle de consommation pour l'instant très développée.
À noter, ignorer les garanties contrat biogaz dans la comptabilité carbone individuelle a des conséqunces non négligeables, je crois. Si les implications sur l'empreinte climat individuelle de l'achat de gaz "vert" par le consommateur final sont considérées nulles, elles deviennent bien plus difficilement défendables (d'où le besoin de justifier, comme on l'avait fait avec plus de facilité pour l'électricité "verte" étant donné la différence fondamentale du stockage).
Si je comprends bien le document du COGO 13.12.2022, le facteur d'émission du gax mix national passe à 240 g CO2 eq / kWh PCI. Les conséquences sont en moyenne bien plus importantes que le sujet biogaz, je crée donc une issue dédiée, qui devient du coup assez importante. https://github.com/datagir/nosgestesclimat/issues/1658
On remarque d'ailleurs que dans ce nouveau facteur sur données de mix 2020, le biométhane ne représente que 0,47%, son influence sur le facteur moyen restant donc négligeable à ce stade. Si j'ai bien compris, c'est du au fait qu'une grande partie du biométhane est utilisé directement sur site, pas injecté dans le réseau.
Je suis contre le fait de traiter les actions avec des choix de comptabilité différente du reste. Pour l'utilisateur c'est incompréhensible. En tout cas un sacré défi à expliquer. Pour nous, c'est compliqué : on ne peut plus retrancher l'effet de certaines actions au total de la simulation. Donc pour moi, soit on inclut le biogaz en incluant le principe des garanties d'origine dans la comptabilité climat individuelle, soit on ne le fait pas, quelque soit l'endroit du parcours utilisateur, et on justifie simplement pourquoi.
Le principe de séparation sur la base du fait que souscrire à un contrat créerait un crédit d'"émissions évitées", que je comprends comme "tu as contribué de x kgCO2 à réduire l'empreinte d'autres personnes", me semble encore une fois avoir des conséquences sur beaucoup d'autres sujets, par exemple le covoiturage : prendre un covoitureur, ce n'est pas réduire ses propres émissions, mais s'attribuer une part des émissions évitées d'une deuxièmes voiture sur la route pour faire le même trajet.
Beaucoup d'attributions du calcul actuel sont des contrats sociaux qui s'éloignent très largement des seules réalités physiques
A l'exception de l'amortissement qui en effet ne repose sur une aucune base physique (son objectif étant avant tout de pouvoir comparer les années entre elles) je ne vois pas vraiment d'autres cas. Nous cherchons depuis le début de NGC à représenter la réalité des impacts des flux physiques. L'exemple des utilisateurs est, pour moi, bien une réalité physique (même très imparfaite) pour essayer de répartir les impacts. Des choix identiques ont lieu dans l'élaboration des FE transports ou un nombre moyen de passagers (réalité physique même très imparfaite) est pris en compte pour le FE bus par exemple. Quant aux services publics, ce sont eux aussi une réalité physique (dans leur empreinte) qu'en revanche on n'arrive pas/ne souhaite pas attribuer de manière différenciée.
une grande partie des choix que nous faisons ici dans la perspective d'une comptabilité individuelle sont inédits
J'aurai vu ça dans l'autre sens pour le coup. La comptabilité carbone de la consommation des individus suit la même logique que celle des organisations (dont elle s'inspire) en grande majorité : l'achat d'équipements , la conso de fioul, le nb de km roulés, tout cela se retrouve dans l'une comme dans l'autre. En revanche, je suis d'accord avec toi il y a parfois des choix inédits à faire, les services sociétaux par exemple étant une problématique complètement absente de la compta des organisations (alors qu'en théorie on pourrait réfléchir à leur inclusion même si probablement dérisoire au regard de certain volume d'émission)
l'approche flux physiques nous conduirait même je crois à considérer un facteur d'émission par région
En théorie je dirais non sauf à avoir des réseaux différents par région ou très faiblement interconnectés. Après, dans le cas d'une région qui fournirait la quasi exclusivité du biogaz, je ne sais pas quelle posture la Base Carbone adopterait car il est vrai qu'en toute logique la proportion qu'un utilisateur de cette dite région consomme du biogaz et non du fossile serait beaucoup plus grande que pour un autre utilisateur mais ça serait rompre avec la justification du "réseau unique"
Concernant l'ajout dans le volet action Notre proposition cherchait un moyen de garder le travail réalisé. Mais comme tu les dis cela induit un choix différent de comptabilité entre actions en ayant pour but toutefois d'approcher deux notions différentes : les émissions réduites et les émissions évitées. La encore c'est calqué sur la compta des organisations pour lesquelles la souscription de ce type de contrat permet d'éviter des émissions (ici au contenu carbone du réseau gaz) et sont valorisées à part des émissions réduites (les actions qu'elles mènent) en tant qu'émissions évitées. C'est en effet assez complexe à expliquer à l'utilisateur et comme tu le dis dans le dernier paragraphe c'est ouvrir la boite de pandore pour de nombreuses actions qui en plus de réduire les émissions de l’utilisateur évitent des émissions ailleurs (le covoit étant un bon exemple). Il vaut donc mieux ne pas proposer l'action dans un premier
Suite à la 3ème réunion du Comité Scientifique, il convient de modifier la prise en compte du biogaz pour ne plus avoir une question dans le volet "Mesure" mais dans le volet "Action".
En effet, pour le comité le cas du biogaz s'assimile à l'électricité verte :
Afin de ne pas supprimer purement et simplement la question, il me parait intéressant de la décaler dans le volet Action. En revanche, il y a pour moi une subtilité qu'il me parait essentielle d'aborder lorsqu'on présentera l'action : on ne serait pas sur des émissions de GES "réduites" comme avec la plupart des autres actions (vous modifiez votre mode de vie ou optez pour une alternative et cela aura pour conséquence une réduction d'émissions) mais sur des émissions évitées (beaucoup plus hypothétique donc) étant donné que la souscription à ce genre de contrat participe à faire baisser l'empreinte du mix gazier.