Suite de la comparaison de NGC vs l'empreinte du SDES.
Cette fois ci je compare NGC à la composante "GES hors direct ménages" qui correspond aux émissions contenues dans les biens et services adressés à la demande finale de la France (elles mêmes étant la somme des émissions de la production intérieure (hors exportations) et des émissions associées aux importations).
Pour rappel, l'empreinte carbone calculée par le SDES = émissions directes + émissions contenues dans les biens et service de la demande finale.
@lbranaa m'a demandé ce retour pour essayer de voir ce qu'on peut intégrer comme questions dans la futur enquête.
Attention : cette comparaison est très majoritairement qualitative. Pour faire simple on détermine les trous dans la raquette mais il est très difficile de quantifier la taille du trou faute de données pertinentes car
les données GES quand elles sont disponibles le sont souvent à une échelle trop agrégée empêchant une quantification précise à l'échelle des sous-code (et la quantification par les CA est ici inopérante car elle conduit à une très large surestimation des trous dans la raquette)
l'empreinte du code CPA identifié est parfois drivée par les "émissions associées aux importations"
il est souvent impossible de savoir si un code CPA (et les sous-codes qui le composent) sont consommés par des individus ou par des entreprises
les codes CPA classés par importance de contribution à la composante "GES hors direct ménages" jusqu'à atteindre 90 % de cette composante
3 colonnes dans lesquelles sont classés les codes et sous-code CPA selon un statut :
pris en compte pas NGC
non pris en compte par NGC
à compléter (i.e. pris en compte de manière partielle)
Je reprends ici les codes et sous-code CPA manquants dans le questionnaire NGC mais attention cela ne veut pas dire que ces manques sont significatifs (cf. plus haut) et leur ordre de présentation ne préjuge pas de leur poids GES :
C.10.92 : qui représente la fabrication d'aliments pour animaux de compagnie. Impossible toutefois de quantifier ce trou sans analyse de l'inventaire FLOREAL que je n'ai pas eu le temps de parcourir
C.12 : qui représente la fabrication de produits à base de tabac même remarque que plus haut même si au regard de cette étude
acs.est.8b01533.pdf
sur le sujet qui estime l'impact d'une cigarette à 14g CO2eq il serait possible via un rapide produit en croix (nb de fumeurs x nb de paquets moyens par jours) de comparer l'impact de la consommation "réelle" vs son estimation via une approche monétaire
F.41.2 : qui représente la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels. la construction résidentielle est pris en compte par le questionnaire NGC mais il aurait été intéressant de savoir quelle part représente la construction de bâti non résidentiel et quelle proportion du bâti non résidentiel est dédiée à l'usage commun. Pour info, le Citepa a proposé d'ajouter la question de la multipropriété au questionnaire de l'enquête
A.01 : qui représente l'agriculture, la foresterie et la pêche. Plusieurs thématiques sont manquantes dans ce code (production de tabac, chasse, reproduction de plantes, cultures spéciales (latex, arbres de Noel) et élevages spéciales (chevaux, chameaux). Impossible toutefois de quantifier ce trou sans analyse de l'inventaire FLOREAL mais il faut garder en tête que sur l'aspect alimentaire notre quantification GES semble en accord avec la quantification GES d'une journée type selon l'étude INCA 3.
D.35.3 : qui représente la production et distribution de vapeur et d'air conditionné. La question sur les réseaux de chaleur va être implémentée quant aux réseaux de froid ces derniers n'alimentent pas encore le secteur résidentiel même si c'est une optique de développement pour éviter les clim individuelle, cf. cette synthèse.
G47 : plusieurs thématiques manquantes qui représentent le fonctionnement du commerce de détail (hors auto/moto) mais cela s'explique tout simplement par le fait qu'on ne questionne pas l'utilisateur sur tous les produits qu'ils achètent. A garder en tête que ces commerces servent aussi le secteur privé des entreprises (i.e. tout ne s'affecte pas à l'empreinte des individus).
I55-I.56: qui représente le secteur de l'hébergement et activité de restauration. C'est, selon moi, un gros manque du questionnaire NGC actuel même s'il est impossible de savoir quelle part de consommation d’hôtel a lieu dans le cadre de déplacements professionnels qui en théorie devraient être attribués à la comptabilité carbone de l'entreprise. Cette réflexion peut aussi être transposée aux restaurants même si les FE agribalyse comblent mieux ce trou lié à la consommation d'énergie du restaurant car cela est pris en compte par le FE). J'ai commencé à dégrossir le sujet ici #1692 et voici la répartition des sources directes d'émissions de ce code CPA
C.29.1 et C.29.2 : qui représente la fabrication de véhicules automobiles de tous genre (motoneige, voiturette, golf, kart, balayeuse, véhicule blindé,camion pompier, car routier, etc.). Beaucoup de ces véhicules ne concernent pas directement les individus mais une réflexion sur les usages manquants du questionnaire peut être pertinent de notre côté (bus de voyage type Ouigo (lien avec H.49.39), utilisation de taxi (lien avec H.49.32), utilisation de services de déménagement (lien avec H.49.42))
G.46 : qui représente les émissions des commerces de gros (hors auto/moto). Mais difficile de combler ce trou car le commerce de gros se fait majoritairement entre entreprises. En théorie les émissions de cette chaine de valeur devrait prise en compte dans les ACV mais ce n'est pas le cas (pas pris en compte parfaitement). Toutefois, je pense que ramené à l'impact d'un produit cela n'est pas un trou significatif
C.13-C.15 qui représente les produits de l'industrie textile, articles d'habillement, cuir. Quelques trous existent du fait de la grande diversité de produit que regroupe cette catégorie et qui ne recoupe pas parfaitement avec le questionnaire NGC (vêtements en cuir (C.14.11), accessoires (C.14.19), fourrures (C.14.2)) mais impossible de connaitre la contribution GES de ces sous-codes à l'empreinte du code agrégé C.13-C.15. Pour combler parfaitement le trou, il faudrait proposer une plus grande diversité de produit (en termes de matière) mais pas sûre que cela est un intérêt.
C.31-C.32 : qui représente les meubles et autres produits manufacturés
la question ameublement arrive donc et va combler le trou C.31
les autres produits manufacturés sont divers (bijoux, instruments de musique, articles de sport, jeux/jouets, etc.). La question des dépenses courantes va en partie combler ce trou mais je pense que pour combler ce trou (et d'autres présentés plus bas) un travail sur l'impact des loisirs (au sens très large) devra être mené
C.20 : qui représente les produits chimiques avec spécifiquement :
C.20.3 qui représente la fabrication de peinture, vernis, mastics. Ces produits ne sont pas pris en compte dans le questionnaire mais impossible de savoir à quel point ce sous-code CPA contribue à l'impact de C.20. De plus, il est possible que ce ne soit pas vraiment un trou dans la raquette car l'impact de ces produits est je crois intégré au FE construction qui regarde les quantités d'intrants d'un chantier type. Qui plus est, la consommation de ces produits est probablement drivé beaucoup plus par les entreprises que par les individus eux mêmes. A mettre éventuellement dans une future section loisirs qui intégrerait le bricolage ?
C.20.4 qui représente la fabrication de savon, produits entretiens et parfums. La question des dépenses courantes va en partie combler ce trou
C.20.5 : qui représente la fabrication d'autres produits chimiques (explosifs, colles, huiles essentielles). Est-ce d'intérêt pour les individus ?
G.45 qui représente le commerce et réparation d'auto/moto. La partie commerce (concessionnaire) n'est pas pris en compte dans l'ACV mais ce n'est pas, selon moi, un soucis car cet impact est très probablement très minoritaire vis à vis de la construction d'un véhicule. En revanche nous ne prenons pas en compte la réparation de véhicule car l'ACV utilisée intègre la maintenance à la phase usage dans laquelle se trouve la consommation de carburant et il est impossible de dissocier les deux. Il serait pertinent dans les semaines qui viennent d'intégrer un forfait maintenance à chaque véhicule
C.30 qui représente la construction d'autres matériels de transport et plus spécifiquement C.30.12 qui représente la construction de bateau de plaisance qui est un manque du questionnaire mais cela pourrait être traité dans une future section loisirs. A voir si cela vaut le coup de poser la question pour l'enquête. Pour les constructions des autres matériels de transport, le questionnaire NGC le prend en compte (via les FE) ou via la part services sociétaux
R.93 qui représente les services sportifs, récréatifs et de loisirs (installations sportives, clubs de sports, parc d'attractions, etc.) est un manque du questionnaire mais comme pour d'autres trous identifiés, cela pourrait être questionné dans une future section loisirs.
Sur les 10 % restant de la composante "GES hors direct ménages" les thématiques suivantes sont manquantes, présentent un intérêt et pèsent environ 2% de la composante "GES hors direct ménages". Elles pourraient, il me semble, également faire partie d'une future section loisirs :
88% de R.96 (12% pris dans les services sociétaux représentant les services funéraires) qui représente les autres services personnels (pressing, coiffeur, centre de beauté, centre de remise en forme).
J.58 qui représente l'édition. La question des dépenses courantes va en partie combler ce trou mais cela pourrait faire partie d'une future section loisirs
J.59-J.60 qui représente la production de films, de vidéos,de programmes TV et l'édition musicale. Cela pourrait faire partie d'une future section loisirs
R.90-R.92 : qui représente les services créatifs, artistiques, du spectacle, des bibliothèques, archives, musées et autres services culturels + jeux de hasard. Cela pourrait faire partie d'une future section loisirs
De manière plus générale peut-on (et doit-on) réellement s'attendre à ce que NGC affiche la même valeur que l'empreinte du SDEs ?
Je ne pense pas que cela soit possible car :
Beaucoup des produits et services sont en réalité achetés par des entreprises et sont une sorte de conso intermédiaire avant le produit/service final acheté par un individu. En théorie l’ACV devrait prendre cela en compte parfaitement mais la réalité est que de nombreuses approximations et moyennes sont faites pour simplifier le calcul car tous les flux intermédiaires ne sont pas connus, ces flux intermédiaires se trouvant dans des composantes de l'empreinte carbone calculée par le SDES
Il y a des produits services qui sont consommés directement par des entreprises (en tant qu'entité à part entière) et qui n’aboutissent pas à un produit final et qu’on ne retrouvera jamais dans les flux pris en compte par une ACV. Exemples :
C.33 : qui est la réparation et installation de machines et d'équipements (environ 86 kgCO2eq à l'échelle d'un individu)
J62-63 : qui est programmation, conseil et autres activités informatiques (environ 80 kgCO2eq à l'échelle d'un individu)
S.95 qui correspond aux services de réparation d'ordinateurs et de biens personnels et domestiques (quelle part des environ 20 kgCO2eq devrait être affectée aux entreprises)
I.55-56 qui représente les services d'hébergement et de restauration mais dont la part des émissions associées aux importations représente 42 % du poids carbone de ce code (soit 124 kgCO2e à l'échelle d'un individu), part qui, à mon avis, sera quasi impossible de capter.
les calculs du SDES ne font pas d’amortissement. Par exemple, l’impact GES d’une voiture est attribuée à une seule année (idem pour les logements). On a une donc une approche NGC qui est différente et potentiellement sous-estimante (même si l'inverse est toutefois aussi possible). Creuser le sujet serait très chronophage. Je n'ai pas de réponse à l'heure actuelle mais c'est à garder en tête
Suite de la comparaison de NGC vs l'empreinte du SDES.
Cette fois ci je compare NGC à la composante "GES hors direct ménages" qui correspond aux émissions contenues dans les biens et services adressés à la demande finale de la France (elles mêmes étant la somme des émissions de la production intérieure (hors exportations) et des émissions associées aux importations).
Pour rappel, l'empreinte carbone calculée par le SDES = émissions directes + émissions contenues dans les biens et service de la demande finale.
@lbranaa m'a demandé ce retour pour essayer de voir ce qu'on peut intégrer comme questions dans la futur enquête.
Attention : cette comparaison est très majoritairement qualitative. Pour faire simple on détermine les trous dans la raquette mais il est très difficile de quantifier la taille du trou faute de données pertinentes car
Ainsi vous trouverez dans l'onglet Résumé du tableur Excel Comparaison_NGC_empreinte_SDES.xlsx
Je reprends ici les codes et sous-code CPA manquants dans le questionnaire NGC mais attention cela ne veut pas dire que ces manques sont significatifs (cf. plus haut) et leur ordre de présentation ne préjuge pas de leur poids GES :
Sur les 10 % restant de la composante "GES hors direct ménages" les thématiques suivantes sont manquantes, présentent un intérêt et pèsent environ 2% de la composante "GES hors direct ménages". Elles pourraient, il me semble, également faire partie d'une future section loisirs :