odoutrellot
commented
5 years ago Les 3 dimensions du progrès :
- Technique
- Social
- Technologique
Qu'est-ce qui me gêne dans le concept de progrès ?
Le sens de l'Histoire
- Le fait que la notion de progrès donne un sens à l'Histoire : le concept de progrès tel que je l'entends me semble porter l'idée qu'il y a des actions ou des choses qui font partie du progrès et d'autres non. Aller vers le progrès consisterait donc à atteindre ces étapes les unes après les autres. Cela suppose qu'il y aient des valeurs absolues, ce auquel je ne crois pas. Pour moi il n'y a de valeurs que celles que nous construisons, nous en tant qu'humains.
Le progrès technologique, seul a déjà montré ses limites
- Les camps de concentration
- La bombe atomique
- La pdychologie sociale
- Le réchauffement climatique
Tous ces éléments montrent pour moi que le progrès technique seul nous mène à notre perte. Comme Icare montant vers le soleil sans prendre en compte les implications de ce que sa croissance vers le soleil implique, nous allons vers la chute. A ce jour, pour filer la métaphore, je dirais que nous comtemplons la cire entre les plumes fondre, certaines tomber, en se disant que ça va rapidement être la merde.
L'instrumentalisation sémantique
Aujourd'hui, l'usage du termes progrès me semble réduit à son acception technologique dans les discours publiques.
Pour être absolument honnête, cela mériterait une étude, je ne suis pas certain que le termes soit tant que ça utilisé par le pouvoir en place. Il me semble que la notion de technologique ou de société numérique sont plus fréquemment utilisés.
Par ailleurs, ces éléments me semble évoqués en tant qu'éléments devant permettre au pays de se maintenir économiquement au niveau mondial. Le plus souvent les start-ups tentent de donner le sentiment que leur production a pour but d'améliorer le confort du monde mais le plus souvent on camoufle sous le terme progrès des avancées à peine significatives, de confort, dont il est le plus souvent difficile de mesurer les coûts indirects par exemple en termes de données
La "logique accumulative"
Tel que j'entends le plus souvent le concept de progrès, et c'est un disocus que j'entends encore de temps en temps, même si moins souvent chez les scientifiques, le progrès à vocation à résoudre tous nos soucis.
Même les soucis écologiques, les soucis de pénurie de carburant ou le réchauffement climatiques doivent se résoudrent en faisant plus. Faire moins, c'est envisager l'idée de revenir en arrière et donc c'est mal. Un ami avec qui je discutais du sujet ne pouvais s'empêcher de revenir régulièrement sur l'idée que l'électricité était un progrès de manière indiscutable, chose que je ne contredits pas sur le principe mais que j'interroge sur nos modalité d'obtenir l'électricité et de l'utilisation que nous en faisons.
Pour lui, c'est comme si l'Humanité avait franchit un palier le jour où elle a découvert l'électricité et qu'il serait désormais criminel de s'en passer. De mon côté, s'il me semble essentiel de conserver les acquis technologiques, il me semble pour ma part criminel de ne pas s'en servir avec discernement.
Devons-nous toujours aller plus loin ?
Il y a de cela quelque jours avait lieu la conférence IA for Humanity. Ce moment m'apparaît comme l'avatar
En n'achetant pas ce que l'on cherche à me vendre ici, et bien que je n'en discute avec personne, j'ai comme l'impression que refuser de m'enthousiasmer sur tous les futurs bienfaits que devraient m'apporter ces technologies font de moi un vieux. Mais c'est bien là le message sous-jacent de l'opération : nous inciter à associer ces éléments futurs en leur associant l'image de progrès.
Pourtant, on pourrait questionner l'idée de progrès justement associée à ce qui pourrait être plutôt perçus comme des régressions de certains de nos droits. La vie privée par exemple ! En effet, les technologies ici mentionnées reposent essentiellement sur la statistiques et ont donc besoin de données pour fonctionner. On cherche donc à présenter comme progrès cette démarche, effaçant ainsi toute possibilité de réflexion critique sur le sujet par crainte de se faire taxer de rétrograde.
Il est portant essentiel de se rappeler que cela fait quelques années que le progrès technique n'est plus forcément associé avec le Progrès dans son acception plus large, synonyme d'amélioration de la condition humaine. J'enrage de godwinner aussi vite mais l'organisation scientifique de l'extermination d'un peuple est sensé nous avoir déjà donné une idée de ce que la technique peut faire et surtout qu'elle ne porte aucune dimension morale en elle-même.
J'ai pourtant l'impression que pour pouvoir vendre leurs produits plus facilement, nos amis de la silicon vallée sont parvenus à revenir complètement sur ce douloureux apprentissage pour se contenter de nous offrir une vision idéalisée du progrès technique nous menant vers des lendemain qui chantent. Il n'est pas difficile à comprendre que pour eux, porter une vision critique du progrès ne serait pas très pertinent. Tous leurs discours reposent en effet sur l'idée que les produits qu'ils vendent contribuent à faire un monde meilleur. L'idée qu'il s'agit d'entreprises cotées en bourse et devant rendre des comptes à leurs actionnaire faisant un peu tâche dans le discours de communication, il est plus intéressant de mettre en valeur ce dont au monde.
Mais dans ce cas, sachons ne pas être dupes de ces discours qui n'ont pour but que de rendre acceptables des empiétements sur nos libertés ou de rassurer. J'en veux pour exemple le « Don't be evil » de Google dont l'ironie est aujourd'hui encore plus qu'à l'époque notable : après tout il s'agit de l'une des toutes première entreprises à vendre nos données, celle qui se moque assez royalement de nos droits à refuser d'être trackés et qui s'arroge celui de lire nos courrier afin de nous offrir la joie immense de nous offrir les meilleures publicités. De quoi nous plaignons-nous ! J'en profite pour noter que l'on est ici sur une vision du progrès assez restreinte dans la mesure où si la promesse à terme est qu'un jour on puisse prédire des cancers en élargissant un usage statistique qui est déjà à l'oeuvre aujourd'hui, en attendant, l’algorithmie aurait parfois plus tendance à permettre de prédire nos comportement en matière d'achat